Timothée Moulinier, Délégué R&D, Innovation et Numérique au GICAN, a été interviewé sur France Culture fin juillet 2023, au sujet des fonds marins. Un résumé de la position du GICAN :
Il faut avoir une capacité d’exploration intensive / massive pour appréhender les fonds marins que nous ne connaissons pas et étudier les éventuels impacts qu’une exploitation sous-marine pourrait entraîner. Aujourd’hui, la seule certitude que nous avons est que nous ne connaissons que très peu de choses sur nos fonds océaniques.
Cela permettra de transmettre des avis éclairés aux Etats dans leur décision d’exploiter les fonds marins, car tout ne se fait pas au niveau de l’AIFM, chaque État étant souverain sur son plateau continental.
Il faut une pause et donc un moratoire, et non une interdiction complète et définitive qui brouillerait les perspectives pour les industriels qui doivent investir dans leurs moyens de production, dans l’innovation pour développer les outils d’exploration (drones, systèmes autonomes, etc.), en vue de répondre notamment aux trois stratégies de la France dans ce domaine. Ces dernières sont la stratégie sur l’exploration et l’exploitation des ressources minérales de 2015, la stratégie de maîtrise des fonds marins du ministère des Armées de février 2022 et la stratégie de la connaissance des fonds marins du plan d’investissement France 2030.
La France, deuxième territoire maritime, a de nombreux atouts pour devenir un leader des fonds marins. L’industrie française est reconnue, performante et couvre l’ensemble des briques technologiques nécessaires pour une exploration et maîtrise des grands fonds. Il reste néanmoins à décliner les ambitions des stratégies en projets, afin de débloquer les verrous technologiques, donner de la visibilité aux industriels pour les inciter à financer le développement de solutions souveraines et ouvrir des perspectives de marchés concrètes en France et à l’export.
En somme, dire aujourd’hui qu’une exploitation durable des fonds marins durable est un oxymore semble donc complètement prématuré face au manque de connaissance sur le sujet. Sachons donc travailler ensemble pour développer la connaissance scientifique dans la durée.