Assemblée Générale du GICAN

Assemblée Générale du GICAN

 

 

“C’est un plaisir pour moi de m’adresser à vous et je tiens à remercier votre président, Hervé Guillou, de m’avoir conviée à votre assemblée générale.

L’industrie navale française est parmi les premières au monde. Elle est n°2 en Europe et sixième au niveau mondial. Nous le devons aux chantiers navals, aux bureaux d’études, aux équipementiers de toute taille. Ensemble, vous contribuez à l’excellence de l’industrie navale française – une excellence visible sur toutes les mers du globe et dans toutes les flottes.

La force de notre industrie navale est précieuse à la France, et cela à plusieurs titres :

Ces dernières années, le contexte est porteur, particulièrement sur le segment des navires de croisière. Mais ne nous y trompons pas : si l’industrie navale française dispose en ce moment de perspectives économiques très favorables, votre secteur doit composer avec une activité par nature cyclique et toujours veiller à maintenir sa compétitivité. Et la réussite de demain se bâtit dès maintenant.

Une évolution majeure est en cours avec le rapprochement franco-italien en cours. Dans un contexte concurrentiel toujours plus exigeant, nous serons plus forts ensemble que dispersés.

La filière doit d’abord réussir sa transformation numérique. C’est un point sur lequel, il ne faut pas se le cacher, d’autres filières sont plus avancées. La filière navale manque à ce jour de schémas industriels collaboratifs entre donneurs d’ordre et sous-traitants, il manque une plateforme numérique dédiée au secteur.

Deuxième défi : l’innovation. L’industrie navale française doit se différencier si elle veut maintenir son rang, et cette différenciation n’est possible que par l’innovation.

C’est un enjeu que vous avez bien identifié. Je sais que la filière s’est dotée de quatre feuilles de routes technologiques, et que vous vous êtes fixé un cap en matière de R&D dans le cadre du CORICAN.

Et l’Etat, comme vous le savez, a fait de l’innovation un des principaux chevaux de bataille. Nous avons sanctuarisé le CIR. Et nous allons renforcer notre soutien à l’innovation avec la mise en place d’un fonds de 10 milliards d’euros pour soutenir les projets de rupture.

Autre sujet majeur et condition indispensable pour relever le défi de l’innovation : les compétences. Nous savons vos difficultés à recruter certains profils. Elles ne sont pas nouvelles et vous n’êtes pas la seule filière à en faire l’expérience. C’est pourquoi l’Etat souhaite vous accompagner en soutenant l’apprentissage, en mettant à profit le programme d’investissements dans les compétences pour soulager à court terme les métiers en tension.

Enfin, la forte ouverture à l’international est une caractéristique majeure de votre secteur. C’est particulièrement vrai pour le marché civil ; et ce le sera de plus en plus pour le militaire qui ne peut pas se contenter de la commande nationale.

Ici aussi, les acteurs publics sont à vos côtés. Je pense en particulier à Business France, qui est là pour accompagner cette ambition internationale et vous aider à structurer vos projets.

Dans le cadre de la refonte du CNI, l’Etat a validé un CSF des industriels de la mer, avec un périmètre incluant l’industrie navale, le nautisme, les activités offshore et les énergies renouvelables marines.

Le souhait du gouvernement, dans cette deuxième phase des CSF, est de donner la main aux industriels pour afficher ensemble leurs priorités, une filière rassemblée est indispensable à un accompagnement public efficace.

Derrière cette labellisation il y a aussi la conviction, partagée par la filière je le sais, qu’elle sera plus forte si elle joue collectif.

Le CSF des « industriels de la mer » est essentiel car il fédère les acteurs du maritime autour des enjeux industriels. Ce n’est pas une instance de plus sur la mer et ses enjeux, c’est un outil qui doit permettre de progresser collectivement sur des projets à forte dimension industrielle, en associant les entreprises, les organisations syndicales et les pouvoirs publics.

Il s’agit aussi de mettre en commun entre les 4 fédérations (GICAN, FIN, SER, EVOLEN) certains thèmes partagés qui vous rassemblent.

Les travaux préalables à la labellisation du CSF ont déjà permis d’identifier plusieurs projets structurants, sur des thématiques à fort enjeu pour la filière: la R&D, la formation, l’emploi, les compétences, la transformation numérique des entreprises, l’internationalisation et l’export. Ces thèmes ont vocation à faire l’objet d’engagements réciproques de la filière et de l’Etat dans le cadre d’un contrat de filière ambitieux. Le CSF plénier se réunira le 4 septembre prochain : ce serait une occasion parfaite, si vous en êtes d’accord, pour signer ce contrat.

Un mot, enfin, sur les pôles de compétitivité qui ont une place importante dans la filière. La complémentarité avec ces structures est absolument indispensable, particulièrement pour la R&D et l’innovation. C’est vrai pour les pôles Mer Méditerranée et Mer Bretagne Atlantique, et c’est vrai aussi pour le pôle EMC2. Les pôles de compétitivité doivent nous aider à emmener les PME dans la dynamique, et ainsi contribuer à les tirer vers le haut.

Et le gouvernement travaille activement avec tous les acteurs pour renforcer cette politique essentielle en matière d’innovation, dans le cadre de la phase 4 des pôles de compétitivité.

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En un mot : le gouvernement est fortement mobilisé pour maintenir – et même renforcer – la compétitivité de l’industrie navale.

Nous avons toutes les raisons d’être fiers de votre filière : la récente commande de sous-marins passée par l’Australie, les succès des chantiers de l’Atlantique – auxquels les Français sont si profondément attachés – sont deux éclatantes démonstrations de la force et la faculté d’attraction de l’industrie navale française.

Des perspectives prometteuses se dessinent déjà dans le futur proche, au Maroc par exemple.

En travaillant ensemble – Etat, filière et pôle – nous avons tous les atouts pour prolonger cette réussite sur le long terme. C’est en tout cas mon souhait le plus cher.”

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