Une décision politique forte en soutien au Plan Stratégique de Décarbonation du Maritime porté par la filière
Le Comité Interministériel de la Mer (CIMER), réuni le 24 mai 2025, a marqué une avancée concrète et attendue pour la transition environnementale du secteur maritime français. À cette occasion, le Gouvernement a annoncé l’allocation de 90 millions d’euros issus du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) pour financer la décarbonation du transport maritime. Cette enveloppe constitue le premier fléchage opérationnel des revenus carbone au profit de la filière, conformément à la stratégie définie au niveau européen et national.
Cette décision s’inscrit dans la continuité du Plan Stratégique de Décarbonation du Maritime (PSDM), présenté quelques jours plus tôt par Armateurs de France, le GICAN et l’Union des Ports de France. Le PSDM est une initiative conjointe, structurante et ambitieuse, qui vise à transformer durablement l’ensemble de l’écosystème maritime en mobilisant les leviers industriels, portuaires et technologiques autour de trois grands objectifs :
- Le déploiement de navires décarbonés sur toutes les lignes maritimes,
- La transformation des ports en hubs multi-énergies propres,
- Le renforcement de la production et de l’équipement industriel nécessaire à cette transition.
L’annonce de ce financement public initial — bien que fondé sur une mise en œuvre partielle de l’ETS (40 % des émissions couvertes) — constitue un signal positif et structurant. Elle confirme la volonté de l’État d’accompagner une mutation complexe mais indispensable du secteur maritime, qui représente un pilier de la souveraineté logistique, industrielle et environnementale de la France.
Cette première allocation, dans la fourchette basse des estimations de recettes ETS, doit être vue comme une étape fondatrice : elle ouvre la voie à une trajectoire pluriannuelle de financement, que la filière appelle de ses vœux afin de donner de la visibilité aux investissements, favoriser l’industrialisation des solutions, et soutenir la compétitivité des entreprises du maritime.
Par ailleurs, la filière rappelle que cette décarbonation ne saurait être pleinement réussie sans un appui cohérent sur l’ensemble des volets structurants, notamment le social et l’emploi maritime.
Dans cette dynamique, le GICAN se félicite de voir l’État reconnaître la pertinence de la démarche portée collectivement par les industriels, les armateurs et les ports. La mobilisation de la filière via le PSDM permet aujourd’hui de proposer une réponse systémique, réaliste et ambitieuse à la hauteur des enjeux du climat, de l’économie bleue et de la souveraineté stratégique de la France.
Le Plan Stratégique de Décarbonation du Maritime sera par ailleurs présenté à la communauté internationale à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) à Nice début juin, renforçant la place de la France en tête des nations engagées pour un avenir maritime durable.