La réparation, entretien et remise en état Navale

Le service de soutien de la flotte (SSF) a pour mission d’assurer la disponibilité technique des forces navales et la fourniture des matériels nautiques aux forces armées en exploitant au mieux les ressources qui lui sont dévolues. Il assure également la déconstruction des navires retirés du service actif.

Le maintien en condition opérationnelle (MCO) du domaine naval nécessite des infrastructures et des moyens industriels et portuaires lourds. Il est réalisé dans les deux ports majeurs de Toulon et Brest, tout comme à Cherbourg et dans les Outremers, et au profit des bâtiments déployés en mission opérationnelle loin de leur port base partout sur le globe.

L’entretien des bâtiments à propulsion nucléaire requiert des installations spécifiques. Le MCO naval comprend des prestations d’entretien des navires et des installations spécifiques qui leur sont associées, des prestations de maîtrise technique (gestion de configuration des équipements, ingénierie de MCO, traitement d’obsolescences et d’évolutions des installations des navires), des fournitures et du stockage de matériels spécifiques (rechanges navals, matériels nautiques, matériels de sécurité et de plongée), prestations d’expertise et de réparation de matériels spécifiques, prestations de déconstruction des navires et les opérations d’élimination ou de valorisation des déchets associées.

Outre l’entretien classique pour un navire s’agissant de la coque, de la propulsion et de l’ensemble des servitudes, les navires de guerre sont équipés de systèmes d’armes et d’équipements spécifiques (communication, détection, contre-mesures). Le MCO des sous-marins nucléaires et du porte-avions constitue le volet le plus complexe et stratégique des missions du SSF.

Par famille de bâtiments, le SSF confie la maîtrise d’oeuvre d’ensemble du MCO à des acteurs industriels privés, qui s’appuient à leur tour sur le tissu industriel local, sur l’ensemble du territoire national, en métropole comme outremer.

Si certaines opérations de maintenance sont réalisées par des entités étatiques, le SSF établit des contrats auprès de nombreux partenaires privés. Ceux-ci sont d’ampleur et de périmètre variables, allant de la maîtrise d’oeuvre d’ensemble pour l’entretien des bâtiments les plus imposants, à des prestations qualifiées de transverses, parfois spécialisées. Découlant de ces contrats, une myriade d’entreprises est mobilisée dans les grands bassins navals français y compris outremers : les budgets consacrés au MCO naval irriguent ainsi tout le tissu industriel local, à Toulon, Brest, Cherbourg et outremer.

Les industriels titulaires de marchés du SSF bénéficient d’une très bonne visibilité sur leur plan de charge, grâce à une contractualisation pluriannuelle, et des échéanciers d’entretien avec une période longue, autour de 7 ans, ce qui permet au SSF de bénéficier d’une continuité dans les prestations réalisées et aux acteurs industriels de pouvoir se projeter et s’investir dans le temps long.

Ainsi, les activités de maintien en condition opérationnelle naval contribuent de manière significative au ruissellement économique des grands acteurs industriels vers les PME et ETI
concourant à l’irrigation du tissu industriel et technologique.

Avec près d’un quart de siècle d’exercice du MCO, le SSF dispose d’une bonne expérience tout en continuant à chercher à s’améliorer. Cependant, dans un contexte international versatile et un environnement technologique en évolution constante, le SSF est engagé dans une dynamique d’anticipation et de préparation aux contextes de crises de haute intensité.

En assurant une veille permanente des innovations exploitables dans le MCO naval, le SSF cherche à tester puis mettre en oeuvre les innovations directement exploitables pour ses activités de MCO. Ainsi, le champ couvert est vaste : dronisation des inspections de locaux exigus, immergés ou en hauteur, impression 3D, télémaintenance et téléassistance entre la terre et les unités déployées, informatisation des tâches répétitives avec des RPA (robotic process automation), etc. In fine, l’idée est d’accroître la performance du MCO, en allant plus vite, plus loin et en réduisant autant que possible l’empreinte de nos activités sur l’environnement.

Le contexte international instable, incertain et dangereux expose les activités de MCO à de nombreux risques. La crise sanitaire a mis à l’épreuve nos organisations et a ravivé la question de la résilience. L’exacerbation des rapports de force, qui s’inscrit dans un contexte de réarmement mondial, impose de préparer notre MCO à un engagement majeur. C’est à cette fin que le SSF a lancé le projet Tangaroa, nom de baptême de la préparation des activités de MCO naval à la haute intensité en étroite collaboration avec un panel d’entreprises de la BITD
du MCO naval.