[Focus Industrie Navale ... en région Bretagne]

En 2023, les industriels bretons ont employé plus de 10 000 salariés dans le secteur maritime, ce qui représente 19 % des emplois de la filière. La région se caractérise par la présence de grands donneurs d’ordre et la diversité des marchés abordés par la filière : le civil, le militaire, la pêche, le fluvial, les énergies marines, la robotique et d’autres moyens de soutien à l’activité en mer en général. L’industrie navale constitue d’ailleurs une des priorités de la région.

Pour les chantiers navals, au-delà de Naval Group avec ses activités militaires de construction à Lorient et de maintien en condition opérationnelle à Brest, Piriou représente un acteur important dans la région, à Concarneau. La présence de Kership à Lanester, Damen Shiprepair à Brest, Ufast à Quimper, Raidco, ou encore les Chantiers navals Bernard et Glehen tirent les activités navales dans la région. Ces pôles d’activités profitent d’infrastructures modernes et d’un système dynamique d’acteurs, avec la présence de PME innovantes.

Brest et Lorient constituent ainsi deux pôles d’activités majeurs. En plus des chantiers, des PME telles que CNN MCO, Fouré Lagadec, Meunier, Marinelec ou Barillec apportent un savoirfaire éprouvé. Les activités maritimes de Thales et Alcatel-Lucent se concentrent ainsi autour de Brest, de même qu’une partie des activités d’Exail tandis que RTsys est installée à Caudan.

La Bretagne se tourne vers la transition écoénergétique, avec en particulier la filière des EMR qui se développe d’abord dans l’éolien offshore posé, mais aussi dans l’éolien flottant et les autres EMR, avec notamment Sofresid et Sabella pour les hydroliennes. La région veut développer des écosystèmes à partir d’hydrogène vert provenant des énergies marines.

Le dynamisme de la filière et de la région en général créent une tension sur le marché de l’emploi. Avec des carnets de commandes bien remplis, la région Bretagne est en tension sur les qualifications à l’échelon du territoire.

Enfin, quelques tendances propres au territoire breton sont à souligner. En particulier, le secteur de la construction des bateaux de pêche doit faire face à des problèmes de concurrence déloyale, qui s’ajoutent aux difficultés liées aux règles de jauge européennes. En ce qui concerne les activités de réparation, certaines entreprises historiquement navales s’ouvrent à l’industrie de façon plus large, dans le but de lisser les plans de charge dans des secteurs moins concurrentiels.


ACTUALITÉS

Le chantier naval concarnois Piriou a entamé l’année 2024 en signant plusieurs contrats majeurs pour la construction navale civile, comprenant deux navires pour un armateur anglais, à savoir un ferry de 72 mètres et un cargo de 45 mètres. De plus, le chantier a été choisi par Bourbon pour la fabrication de six crew boats de 27 mètres, et par Windcoop pour la construction de son premier porte-conteneurs à voile.

Unseenlabs, société spécialisée dans la surveillance maritime annonce une levée de fonds inédite de 85 millions d’euros. La société a réussi à décliner en version low cost du savoir-faire militaire de la France pour développer son système pour le secteur civil.

Le câblier d’Orange Marine a été accueilli en arrêt technique à Brest, une première pour un navire de cette taille sur le site de PNS (Piriou Naval Services). Cet arrêt technique démontre les capacités de Piriou à
prendre en charge des navires complexes et de grande taille.

Le droniste RTsys ouvrira un nouveau site de production d’une taille de 3 500 m2, plus de deux fois la surface du site actuel.

Enag et Marinelec Technologies ont assuré le refit de deux unités de la Compagnie-des-Bateaux-Mouches® afin d’intégrer un système de propulsion hybride (batterie-diesel électrique). Actemium Marine se voit
confier la refonte de la motorisation de la flotte des Vedettes de Paris, en électrifiant ses cinq navires. RTsys - Underwater Acoustics & Drones travaille sur le projet MARTOC, soutenu par France 2030, pour
développer une solution autonome de détection, de suivi et de contrôle des câbles et sous-marins, basée sur un drone sous-marin capable d’opérer à 3 000 mètres de profondeur.

La start-up bretonne Marine Weather Intelligence (MWI) fournit des solutions basées sur l’intelligence artificielle pour améliorer la sécurité et l’efficacité de la navigation maritime, en offrant des routages
météorologiques optimisés, des alertes de sécurité en temps réel et des applications web adaptées aux besoins spécifiques de chaque secteur maritime. Bluefins développe des systèmes de propulsion biomimétique
de navire pour la décarbonation du transport maritime, en complément des propulsions existantes pour en réduire la consommation de carburant. Chaque système est adapté au navire porteur. Efficient
Hydrogen Motors (EHM)
développe des moteurs à combustion interne fonctionnant à l’hydrogène pour la génération de puissance et la mobilité lourde, pour des puissances allant de 50 à 370 kW.

Pour retrouver l'intégralité du Cahier du Maritime dans les Territoires, c'est ici : 

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